Vous connaissez tous l’adage : « Fais ce que je te dis pas ce que je fais »
Depuis que j’ai fait mon burn-out, c’est vrai que j’ai appris à écouter et à interpréter, à respecter les signaux que mon corps m’envoie : fatigue, douleurs, état nerveux sans explication, …
Le temps a passé et j’ai trouvé un équilibre entre mes besoins, mes désirs et les limites que mon corps m’impose. J’ai pris de bonnes habitudes, un bon rythme, en me faisant plaisir entre autres en dansant, sortant avec des amis, un peu de marche avec mon chien. J’ai appris à modérer et à être raisonnable pour ne pas m’épuiser. Depuis je suis la première à dire à tout le monde d’écouter son corps.
J’avais trouvé mon rythme de croisière et puis est arrivée la covid19. Tout s’est arrêté d’un coup. Toute la vie sociale, les activités sportives…tout. Sans parler de l’intervention chirurgicale pour mon endométriose avec l’infection post opératoire qui m’ont rétamée plusieurs mois. J’ai été très mal et fatiguée jusqu’à fin décembre.
Janvier est arrivé avec un regain d’énergie et un besoin de faire. J’ai surfé littéralement sur cette vague d’énergie haute. J’ai rappelé une personne avec qui j’avais gardé un contact pour du travail. J’ai enfin osé me lancer pour mon blog…j’ai pris 2h par mois des cours particuliers de danse. J’étais bien, à fond et sans avoir l’impression de forcer.
A partir de mi d’avril j’ai commencé à ressentir un peu de fatigue. M’étant faite vacciner et ayant stoppé mes immunosuppresseurs pour une meilleure réponse vaccinale, je ne me suis pas plus alarmée que ça. J’ai eu des petites douleurs articulaires de-ci de-là rien de méchant d’autant que vers mai/juin tous les ans avec les changements pressions atmosphériques j’ai souvent des poussées inflammatoires.
Malgré ce fond de fatigue et quelques petites douleurs, en juin, trop contente d’enfin pouvoir reprendre un cours de vie normale j’ai recommencé à sortir, je suis retournée à mon cours de danse, j’ai continué les cours de yoga en ligne. J’ai un rdv/semaine pour la constitution de mon entreprise… bref j’ai repris un bon rythme.
Détail que j’ai omis dans l’équation pour reprendre ma vie d’avant, c’est que ça faisait plus d’un an que j’étais en mode ermite, que je ne voyais quasiment personne, ne faisais plus grand-chose sportivement parlant …j’avais omis que j’avais eu une intervention qui m’avait bien fatiguée et 2 nouveaux traitements qui pouvaient impacter mon corps.
Comme je suis un peu têtue, j’ai fait fi des alarmettes . A partir de juillet notre prof a rallongé notre cours pour rattraper les autres perdus. On avait de programmé 3h tous les jeudis. Coursemier jeudi, j’ai suivi sans problème le cours, on a fait des pauses régulièrement, jusqu’au moment où j’ai senti mes sacro-iliaques et mes lombaires en feu. J’ai stoppé de suite mais trop tard. J’avais quand même tenu quasiment 2h30. J’étais super fière de moi.
Le lendemain matin je n’étais pas fière par contre tellement j’avais mal au bassin. J’avais heureusement rdv avec ma kiné qui m’a un peu grondé parce que mon bassin était bloqué. Avec des massages et des manipulations, elle m’a arrangé tout ça. D’autant que le soir même j’avais, enfin, ma première soirée SBK(salsa, bachata, kizomba ) depuis plus d’un an.
Quel bonheur de se retrouver entre danseurs, danseuses, prendre un verre, danser, rire, échanger, de revoir tous ces visages connus.
En voulant d’ailleurs saluer une connaissance qui était sur la terrasse de l’établissement où était organisée cette soirée, je n’ai pas vu la petite marche de la dite terrasse. Je me suis tordue le pied. J’ai eu mal et après vérification rien de bien grave. J’ai continué ma soirée, à danser…
Le lendemain je suis restée tranquille à la maison au frais. J’avais dit que cette semaine je la passais plus tranquille. En fin de journée je suis quand même allée promener avec mon chien pour qu’il se dépense. Je n’avais pas mal à ma cheville mais j’ai quand même préféré aller sur du plat, en douceur.
Sur le retour on est passé sous des arbres pour être plus à l’ombre. A mi chemin je ne sais pas ce qui s’est passé mais je me suis à nouveau méchamment tordue le pied. Je suis tombée, je me suis non seulement fait mal à la cheville (on aurait dit un chewing-gum) mais aussi à la main et au bras avec lesquels je me suis réceptionnée. Fort heureusement une dame avec ses 2 fils passait au même moment et m’ont aidé à me relever. La vache j’avais mal. J’ai pu malgré tout retourner jusqu’à ma voiture et rentrer chez moi. J’ai pris une douche et j’ai ressorti mon attelle. Lors de mon burn-out je mettais déjà fait une entorse qui c’était avérée être une fracture. C’est la même cheville. J’avais toujours l’attelle. Mon souci était de savoir si je ne m’étais pas encore pété ou arraché quelque chose. Vu la dernière expérience en la matière, je n’ai même pas pensé à aller aux urgences. Je suis restée tranquille le reste du week-end et je suis allée voir mon généraliste le lundi.
A priori c’est une entorse, j’ai eu droit à l’attelle et des béquilles plusieurs jours et cerise sur le gâteau, interdiction de faire du sport donc de la danse pendant 2 semaines…C’est super important de rester à son écoute malgré tout ce qui peut être stimulant positivement autour de soi. Déjà ça évite d’aggraver des problèmes existants, de conduire à des blessures et à de la frustration du coup.
Tout ça pour dire que si j’avais un peu plus écouté mon corps, si j’avais bien pris en compte tous les paramètres de ma remise en route, je n’en serais peut-être pas là, à m’être bêtement blessée. Ça a été l’ultime sommation de mon corps…comme il y a 6 ou 7 ans. A croire qu’une piqûre de rappel est utile de temps à autre.
Si j’y avais été progressivement, j’aurais profité un petit peu à chaque fois mais sur la durée. J’aurais évité de m’épuiser et d’utiliser mon énergie n’importe comment, j’aurais pu mieux la réguler pour durer. J’aurais dû privilégier la constance à l’endurance. Parce que finalement même si c’est pour des choses super positives, enthousiasmantes, motivantes, qui vous apportent de la joie ; au final, la fatigue reste de la fatigue et les douleurs restent des douleurs, et des signaux que votre corps ne va pas bien.
Et vous, avez-vous l’habitude d’écouter les signaux de votre corps ?
On pense toujours que ça va aller… que ça tiendra… encore… la douleur est une alerte… on ne veut pas toujours l’écouter…
Oui on a l’impression que l’on pourra faire plus, se dépasser, aller au delà… mais comme pour tout et tout le monde, il y a des limites. Il faut les accepter.