Il y a une dizaine de jours, j’ai fêté mes 45 ans. Ça m’a fait trop bizarre. Autant mes 40 ans je les ai bien acceptés autant là 45 ans, ben moins. J’ai le vague sentiment que ces 5 années sont passées déjà ultra vite et en même temps je n’ai pas le sentiment de les avoir « remplies »si je puis dire.

Il faut dire que sur ces 5 années écoulées , 3 ont été bien occupées par le covid19 et Co.
Entre les confinements, les fois où je l’ai attrapé qui m’ont complètement rétamées, les maux de l’hiver, l’intervention pour l’endométriose qui a fini par une infection post-op, les périodes de poussées inflammatoires… le temps à chaque fois que je me remette de chaque « crise », effectivement le temps passe.
Après je ne peux pas dire que je n’ai rien fait c’est mentir. Je m’occupe de moi en faisant de l’activité physique par le biais de la danse, du yoga et des balades avec mes chiens, je continue àcultiver mon réseau social… J’ai entreprit de façon holistique d’essayer de nouveaux traitements plus naturels pour soigner, soulager les différents maux et pathologies dont je suis atteinte. Traitements qui ont des effets positifs sur mon corps et ma tête.
J’ai également fait une reconversion professionnelle, dans le coaching en développement personnel, qui même si au final ne prend pas la tournure ou la forme que je souhaitais, n’est absolument pas inutile et me servira à un moment donné. En ont découlé d’autres formations : une en maîtrise des bases en informatique et une autre en communication sur les réseaux sociaux qui me servent régulièrement. Ces différentes expériences m’ont permis de développer certaines compétences, en (re)découvrir d’autres que j’avais. J’ai fait de chouettes rencontres, je suis encore en contact avec quelques personnes.

D’ailleurs je me demande aussi si je ne suis pas un peu dans cette sensation bizarre parce que ça va faire 5 ans que j’ai vendu mon commerce. Il y a comme ça des périodes, des dates charnières qui reviennent de façon plus ou moins (in)conscientes.
Lorsqu’on est atteint de maladies inflammatoires chroniques comme dans mon cas, bien souvent on est obligé de changer de vie à un moment donné, de se réapproprier son corps qui nous fait tant souffrir. On vit un ou des véritables deuils avec toutes ses charmantes étapes. Je pense qu’au départ j’étais plus dans la rumination. Aujourd’hui, je suis plus dans l’acceptation et je ne m’entête plus lorsque ça ne veut pas. En même temps je n’ai plus le luxe de l’énergie (je l’ai accepté) à consacrer pour aller dans un mur.Est-ce que je suis devenue plus clairvoyante aussi, est-ce que je vois plus rapidement le mur ? Mais de temps en temps, clac il y a un petit truc qui ramène en arrière. Il faut le temps pour digérer complètement les événements du passé. C’est déjà bien je digère et ne rumine plus.

Comme je l’ai dit précédemment ça bouge subtilement autour de moi et en moi. Comme tout changement il faut les aborder en douceur, les capter, les accepter ou non. Essayer aussi de savoir pourquoi ça arrive maintenant, là…
Peut-être que c’est simplement le moment, la maturité, l’acceptation finale…

Depuis quelques années maintenant, je me suis inscrite sur un groupe facebook régional de malades atteints de spondylarthrite ankylosante. J’ai toujours essayé de participer aux différentes sorties, rencontres proposées par la créatrice du groupe, J’essaie de temps en temps moi aussi de proposer des choses.Ce groupe prend de plus en plus d’ampleur, avec plus de 420 membres, et est devenu une association de fait, partenaire de l’AFS (Association Française Spondylarthrite) pour le comité régional France Asso Santé Corse. De ce fait, de plus en plus de manifestations sont organisées auxquelles j’ai participé et participerai.
Je voulais par le biais du coaching accompagner des personnes atteintes de handicaps dans leur cheminement avec le handicap, la maladie. Peut-être que finalement je ne le ferai pas sous la forme initialement souhaitée mais au sein de cette association ou peut-être d’autres. Comme je l’ai écrit plus haut rien ne se perd et ne sert à rien. Le coaching trouvera sa place dans le lieu et le moment voulus.

Pour en revenir à mon âge, mon bilan de « milieu de vie », je pense aussi que ça coïncide avec le besoin qu’on peut éprouver à un moment de donner du sens à ce qu’on fait, de trouver sa place et son utilité.
Chaque jour j’essaie au mieux de m’occuper de moi et d’aller bien, parce que j’ai besoin d’être bien pour l’être avec les autres. J’ai certainement fait le tour de certaines choses qui m’ont fait du bien à un moment donné, j’ai rencontré de supers personnes,… mais maintenant j’ai besoin d’insuffler un peu de cette dynamique à d’autres personnes qui sont au début du chemin. C’est pour moi le moment d’(re)ouvrir de nouvelles portes. Si je peux servir d’exemple positif pour des personnes « novices » dans la maladie ça serait super. Je pense être quelqu’un d’inspirant .
Je me nourris beaucoup de mes rencontres, de mes expériences aussi j’ai besoin de régulièrement ouvrir mes horizons vers d’autres choses et d’autres personnes. D’ailleurs par le biais de cette association, j’ai participé à une émission radio où on a été plusieurs à parler de la spondylarthrite ankylosante. Expérience qui a été assez stressante pour moi mais très riche pour les participants, animateurs et moi même. Nous avons été conviés à revenir faire une deuxième émission.
Pareillement, en prenant de l’âge on a besoin, il me semble, de se rapprocher de personnes dans lesquels on se reconnaît. Je ne sais pas si c’est par appétence pour la facilité où dans le cas de partage de maladie(s) par exemple, on n’a pas besoin de se justifier longuement et souvent, s’expliquer sur le pourquoi du comment,faire face au jugement… ou parce que justement vivants tous et toutes la même chose plus ou moins, tout semble plus simple et évident. On sait ce que vit l’autre, on se comprend.
C’est nourrir ce besoin d’appartenance à un groupe, qui peut être sécurisant et être enfin reconnu dans sa maladie et ou son handicap.

C’était quoi le titre de ce film, La vie est un long fleuve tranquille…Heureusement que non LOL.
La vie est en perpétuel mouvement, avec son lot de changements, de découvertes, d’apprentissages… plus ou moins subtiles et moi je dis tant mieux, même si parfois ça se fait dans la douleur, ça ouvre de nouvelles perspectives et souvent positives pour celui ou celle qui sait les voir et les accepter.

Laisser un commentaire