Ce que m’apporte la résilience en ayant deux maladies chroniques inflammatoires dégénératives

 Ce que dis le dictionnaire Larousse:

Psychologie

Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques

Comme je vous l’ai relaté dans ma présentation, j’ai des soucis de santé depuis ma naissance. J’ai eu différentes hospitalisations, appareillages, chirurgies…

Lorsque j’étais enfant ce vécu était ma norme. Arrivée à l’adolescence même si j’ai toujours gardé à l’esprit que c’était pour mon bien, j’étais un peu en mode rebelle. Jeune adulte, j’ai un peu occulté en faisant ce qu’il y avait à faire. J’ai tellement bien occulté au fil du temps que j’ai fait un burn-out. Maintenant, n’ayons pas peur de le dire que j’arrive à la mi-temps de mon existence, parfois ça me pèse.

Tout ça pour dire que je me suis découverte résiliante il y a quelques années lorsque j’ai fait déjà ce burn-out, puis lorsque le diagnostic de l’endométriose puis celui de la spondylarthrite ankylosante sont tombés. Je le suis certainement depuis toujours mais j’en ai réellement pris conscience à ce moment là, en discutant avec d‘autres personnes, médecins, soignants…

Vous dire comment je suis devenue résiliante, je pense déjà que j’ai l’extrême chance d’être bien entourée. J’ai une grande famille, j’ai un grand frère et des parents qui ont toujours fait au mieux pour notre bien-être avec les « bagages éducationnels » qu’ils avaient reçu de leurs propres parents. Même si certainement ils se sont adaptés à mon handicap enfant, ils ont toujours eu à cœur de faire comme pour mon frère. J’ai quand même appris à marcher vers l’âge de 3 ans, mais ça eu un impact sur mon évolution pendant un certain temps. Mes parents ont toujours tenu aussi à jamais trop s’étendre sur mes problèmes de santé en public, pour me protéger, par sentiments de culpabilité certainement , par besoin de normalité. Je ne saurais trop dire, ça a dû quand même s’inscrire dans ma tête et forger ma pensée. Mes parents sont aussi résiliants, je ne le pensais pas mais des événements douloureux différents m’ont fait comprendre que si.

D’autre part il y a ma nature. Je suis quelqu’un d’enjouée, de positif, de sociable.J’ai beaucoup de caractère.

Pour moi la résilience c’est un cheminement c’est entendre, intérioriser les mauvaises nouvelles, pleurer, crier, en vouloir à la terre entière…bref m’autoriser à être pas bien pour aller vers du mieux. Ça prend selon les périodes, les annonces plus ou moins de temps. Puis c’est accepter ce qui m’arrive pour mieux appréhender la situation et prendre la main dessus, devenir actrice. Souvent ça passe pour moi par une prise de recul pour analyser la situation dans son ensemble. Je me suis faite peur parfois. Ma nature positive venant toujours à ma rescousse, j’arrive toujours à sortir des bonnes choses. Je suis quelqu’un qui relativise, trouve toujours qu’il y a pire que moi, situation pire que moi…ce qui me permet de remettre mon curseur émotionnel, sécuritaire dans la zone verte.

Une fois là, je peux rebondir et à nouveau me projeter, continuer à avancer dans la vie avec de nouvelles donnes. Ça aussi, je ne sais pas si c’est accessoire ou si ça fait parti du package résilience, mais je suis quelqu’un d’assez flexible et qui m’adapte facilement, je suis ouverte d’esprit (dans la mesure où ça reste acceptable pour moi, que ça ne heurte pas mes valeurs). Et ça aide beaucoup, du moins c’est mon cas.

Je peux à partir de là retrouver une vie « normale ». Et je le mets bien entre guillemets parce que chaque individu a sa propre norme, et chaque société a sa propre norme. Je vais dire mieux la notion même évolue au fil du temps.

Après je ne vais pas vous mentir ça ne se fait pas d’une traite, les doigts dans le nez. Il y a parfois des retours en arrière, je peux me prendre une petite claque derrière la tête ! Et je repars vers le bas.

D’autant que tout ce cheminement je le fais inconsciemment, c’est un mode de fonctionnement chez moi.

La résilience est aussi une forme de bienveillance pour moi, je m’autorise à être mal, à vivre ce moment pénible, et à tourner la page. C’est aussi être bienveillant envers les autres. C’est une façon pour moi de protéger et de soulager mon entourage.

Vous devez vous dire super la nana elle nous raconte sa life.  On est bien content pour elle (ou pas lol).

En fait, je suis intimement convaincu que tout à chacun peut apprendre la résilience. L’être humain est un être apprenant. On apprend et on évolue tout au long de notre vie, de façon inconsciente la plupart du temps.

Que ce soit dans la maladie, les accidents de la vie, les traumatismes, les échecs professionnels ou amoureux, et certainement d’autres choses auxquelles je ne pense pas, la résilience aide à s’en sortir et à avancer.

Bien sûr dans certains cas une aide extérieure est indispensable comme celle d’un thérapeute, d’un coach, d’un(e) ami(e), d’un membre de sa famille mais dans certains cas nous sommes notre meilleur soutien. Il y a moyen déjà de modifier sa façon de penser et de voir les choses. Il y a des petits trucs que l’on peut mettre en place que l’on peut se créer.

Rien n’est arrêté et définitif, figé dans le temps.

Et vous, êtes-vous résiliant(e)?