Comme je l’ai raconté dans de précédentes publications, lorsque mes maladies se sont déclarées j’ai dû au bout de quelques années prendre la dure décision de vendre mon affaire et le monde que je m’était construit jusque là c’est effondré. Ça a été très dur pour moi d’accepter, de me reconstruire et de trouver une autre voie.
Pourtant au final, ce virage forcé, cette clôture de chapitre subit a été salutaire d’un certains point de vue. De part ma santé j’ai dû stopper des activités qui dépendaient de ma profession mais qui étaient incompatibles avec elle. J’ai dû me reposer et me recentrer sur moi. J’ai fait un bilan de compétence qui m’a ouvert de nouvelles perspectives, qui n’étaient pas vraiment nouvelles en fait. On va dire que je les ai redécouvertes et que je me suis autorisées à les envisager. Effectivement lycéenne, je me voyais bien psychologue. L’Humain m’a toujours passionné dans son intégrité psychologique. Ses défauts, ses qualités, son mode de pensée, son mode de fonctionnement, ses maladies… Petite, j’essayais de me « mettre dans la peau » des inconnus que je croissait .
Hélas je me suis toujours ennuyée à l’école et je n’ai pas eu mon bac, indispensable pour ouvrir la porte des facultés. Premier hasard ou grain sable heureux conscientisé : des années plus tard, rétrospectivement, je me suis rendue compte que je n’étais pas faites non plus pour le flot, la masse, la machine « fac ». J’ai pris un autre chemin, celui des prépa pour les écoles sociales. Finalement c’était une voie assez proche de la psychologie et toujours un accompagnement de personnes en fragilité psychologique ou handicapées. Là non plus ça n’a pas marché. J’ai, je pense, commencé à douter de moi et de ce pourquoi j’étais faites. J’ai cherché vers où je pouvais m’orienter. J’ai choisi la fleuristerie parce que c’était une autre chose qui me plaisait beaucoup et je connaissais déjà le commerce. Dans ma famille , nous avons différents commerces où j’ai travaillé de façon saisonnière.
Donc rien de bien compliqué en définitive. J’avais trouvé ma voie…certainement une voie de la facilité.
A cette époque c’est à dire grosso modo il y a 20 ans, j’étais loin de m’imaginer de ce qu’il allait se passer une quinzaine d’années plus tard. Surtout qu’il faut le dire, par schéma familiale ou éducation, image d’Épinal on imagine souvent faire « carrière » toute sa vie dans la même boîte de façon linéaire ou avec ascension. Alors qu’aujourd’hui la carrière professionnelle ne se conçoit plus de la même façon. Elle peut nous amener vers différentes professions, en gardant un certain fil conducteur.
Je ne regrette absolument pas mon parcours professionnel qui comme pour tout m’a apporté pleins de choses positives, d’autres négatives. Il faut être pragmatique, il fallait bien que je bosse pour subvenir à mes besoins. Ça m’a quand même permis de me forger un peu plus mon caractère, de m’affirmer, de prendre confiance en moi… J’y ai fait de belles rencontres, eu des échanges intéressants. J’ai pu peaufiner sans m’en rendre compte la psychologie des autres. La mienne j’ai vraiment commencé à la travailler lors de ma formation en coaching. Et depuis j’apprends à me connaître.
Aujourd’hui je suis coach, et je démarre un nouveau chapitre de ma vie, tout en ne sachant pas si je finirai ma « carrière » en tant que telle ou si au fil de mon chemin d’autres perspectives se profileront Vive l’aventure ! J’ai décidé de me laisser porter par mon instinct et un peu le vent. L’idée même de ne pas savoir ne me dérange plus. Finalement je reviens à mes premiers amours sous un autre angle. Je n’étais peut-être tout simplement pas prête à 19 ans
Tout ça pour vous dire, que si certaines choses s’arrêtent ou n’ont pas lieu, ou ne prennent pas la direction souhaitée, ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Il faut peut-être y voir un signe ou une opportunité de passer à autre chose ,de penser autrement. Peut-être penser à soi, réaliser un rêve, remettre certaines choses en perspective. Prendre le temps d’examiner les autres choix qui s’offrent à nous, auxquels on n’avait pas prêté attention jusque là ou auxquels on n’avait pris le temps de s’intéresser. Après mea culpa, c’est souvent ma pensée positive qui parle !
Je pense que c’est ce qui s’est passé lors de la première vague de covid19, beaucoup de personnes se sont rendues compte de la fragilité de leur condition et de la vie, de l’absurdité de certaines situations. Elles ont fait le point sur ce qu’elles voulaient et ne voulaient plus dans leur vie, pour opérer pour certain(e)s un grand virage dans leur vie personnelle et professionnelle.
C’est dommage que bien souvent ce soient des situations chocs ou limites qui nous fassent prendre conscience qu’on ne prend pas la meilleure ou la bonne direction. Mais on est tous pareil face au choix du changement (je vous renvoie vers une précédente publication) ou avec le lâcher-prise, c’est dur d’aller vers l’inconnu ou d’entreprendre quelque chose qui nous semble inaccessible. Mais tout ça est dans notre tête, ce sont nos croyances (un jour je vous en parlerai).
Et vous, vous avez plutôt une vision positive ou négative des grains sable dans le rouage ?
La vie et le destin… un mariage plus heureux pour certains que pour d’autres… mais il faut tenir… pas le choix… les épreuves nous apprennent beaucoup… à nous relever, à trouver les solutions, à se rapprocher des personnes positives, à mûrir et à plus réfléchir sur nos besoins propres…
La vie est pleine de bonnes et mauvaises choses, essayons de tendre vers les bonnes