You are currently viewing La culpabilité, trouver le juste milieu

Voilà un vaste sujet, la culpabilité
Pour certains c’est un fondement éducatif, des restes de nos origines judéo-chrétiennes à commencer par le pécher d’Eve. Faire culpabiliser son ou ses enfants lorsqu’ils ne ramènent pas de bonnes notes en leur disant qu’ils feront un métier « dégradant » ou peu rémunérateur. Certains parents rappelleront à leur progéniture qu’à leur époque ils n’avaient pas eu la chance de faire des études, il fallait aller vite bosser, ou encore de pouvoir faire le loisir désiré, mener la carrière souhaitée…
Plus tard c’est dans le milieu professionnel que la notion de «fautif» peut servir à mettre la pression en nous mettant en concurrence ou en nous comparant à des collègues ; sur la productivité, l’amabilité,…Et puis tout au long de notre vie on se prend de délicates remarques et ou grimaces : « tu te ressers!?!? », « moi je n’aurais pas fait comme ça », « fais un effort », « tu pourrais en faire d’avantage », « tu pourrais faire comme ta sœur (ou ton frère) », « pourquoi tu ne suis pas les traces familiales ??? » …Je pense que tout à chacun à pléthore d’exemples d’injonctions, de mimiques, de phrases toutes faites qui lui viennent à l’esprit qui ont pu les faire se sentir coupable de ne pas être à la hauteur, de ce qu’on attendait d’eux.
Dans nos sociétés modernes, aussi bien les hommes que les femmes, on nous demande d’être multi-tâches, multifonctions, parfaits en tout,… gare à vous si vous échouez ou pire ! si vous prenez la liberté de vous écarter de toutes ces injonctions. Quoiqu’il en soit bien souvent ça conduit à une charge mentale indéniable qui finit par être somatisée.
De mon côté évidemment que je me suis sentie coupable, honteuse même parfois par exemple lorsque je n’ai pas eu par 2 fois mon bac. Même si rétrospectivement je me suis aperçue que ce n’était pas une mauvaise chose (j’en ai déjà parler dans de précédentes publications). Je me suis sentie mal aussi lorsque, ne sachant pas non plus que j’étais malade, j’y arrivait de moins en moins au travail. Plus on m’accablait plus j’essayais plus je me fatiguais. Ça a été beaucoup plus délétère qu’autre chose. Certainement qu’enfant j’ai eu des moments où je me suis sentie coupable de choses faites ou dites, à tort ou à raison, mais je ne m’en souviens plus. Ça ne devait pas être si grave.

La culpabilité est on peut le dire éducative, sociétale, un mode communication mais pas très positive. En fait sous prétexte de vouloir bien faire on rabaisse, on humilie les autres pour les mettre dans le droit chemin. Mais quel droit chemin ??? Il y a qu’une direction linéaire ascendante bonne pour tout le monde ???
C’est bien connu on sort tous du même moule, on est uniforme et lisse, unisexe, on a tous le même vécu, la même vie… alors pourquoi ce qui est valable pour certains devrait l’être pour moi, toi, lui ou elle. J’y vois aussi dans la culpabilisation un désir de contrôle de l’autre. C’est enfermer l’autre dans un cadre défini qui ne lui convient pas forcement. Pour certaines personnes c’est le moyen de se projeter au travers de leur(s) enfant(s), vivre la vie qu’elles auraient aimé mener à travers eux, mais en empêchant leur(s) enfant(s) de suivre leur propre chemin.
La jalousie et l’incompréhension peuvent mener à avoir un comportement culpabilisant. Personnellement de par mon expérience de vie assez médicalisée depuis ma naissance, je pense avoir acquis une certaine « sagesse » précoce qui n’a pas été comprise par les adultes qui m’entouraient. J’ai toujours été un peu rêveuse, j’ai toujours aimé prendre mon temps, je n’ai jamais été du matin, j’ai toujours eu une certaine liberté de penser et d’agir,… Et lorsque moi-même j’ai dû « devenir adulte » insidieusement, verbalement ou non, de façon directe ou non, j’ai bien compris que je ne rentrais pas dans les standards attendus. Je ne sais si c’est par envie de faire plaisir, de bien faire, de sentiment d’appartenance, j’ai fini par tendre vers ce qu’on attendais de moi. Ce ne fut pas une totale réussite dans la mesure où je n’étais plus vraiment moi et je n’étais pas heureuse.

Ce que mon expérimentation m’a finalement appris c’est qu’il est super important de bien se connaître et de se faire confiance. Il n’y a que moi qui sait ce qui est bon pour moi.
De plus une bonne connaissance de soi permet de mieux riposter face aux injonctions culpabilisantes. Ce que vous direz ou ferez sera juste et justifié.
Un constat tout personnel, bien souvent les personnes bien pensantes sont bien souvent les premières pécheresses ( comme disent les enfants : « c’est celui qui dit qui y est »), et celles qui affichent une réussite clinquante sont souvent les plus seules, les plus creuses et les plus malheureuses. A chacun de choisir quelles valeurs il veut défendre, vivre, partager et transmettre.
Une des valeurs qui m’est chère c’est la liberté. La liberté que tout à chacun de suivre la carrière professionnelle qu’il souhaite quitte à changer de profession plusieurs fois, d’avoir ou non des enfants, d’aimer qui il veut, de bouger ou non, de penser… La liberté d’exister pour soi.
Une autre valeur évidemment qui est très importante pour moi c’est la bienveillance. Si seulement on arrivait dans notre mode de fonctionnement à remplacer la culpabilisation par la bienveillance déjà on ferait un grand pas.

Évidemment que la culpabilité a son utilité, lorsqu’on blesse quelqu’un on éprouve du remord et on s’excuse ou on essaie de réparer. Je ne suis pas encore une sociopathe sans scrupule.

Finalement il faut vivre pour soi parce que nous ne sommes personne d’autre que nous, suivre ses envies, son chemin, son instinct, ses inspirations. Encore faut-il savoir qui nous sommes.
N’en voulons pas complètement à ceux qui sème en nous la culpabilité, bien souvent ça part d’un bon sentiment. A soi d’être un exemple et de prouver que nous savons où nous allons.
Et puis entre nous, des fois, s’en foutre, ça fait du bien aussi.

Et vous, vous êtes plutôt team coupable ou team libre ?

Ps : sous le coup d’une rhinopharyngite, j’espère ne pas avoir été trop vaseuse ni fais trop de fautes

Cet article a 2 commentaires

  1. Careddu

    La culpabilité est extrêmement blessante, et humiliante… rabaissante… contre productive aussi… l’écoute, la bienveillance et l’accompagnement élèvent…

    1. Oui essayons d’apporter plus de positivité et de bienveillance pour les générations à venir

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