You are currently viewing  » La vérité si je mens « 

Depuis bien longtemps l’homme se raconte des histoires au travers des mythes, des légendes, des faits historiques, contes, histoires pour enfants,… Certaines de ces histoires ont pour base des faits réels, d’autres ont pour but de borner, de donner un cadre à la vie sociales ou encore de servir une idéologie.

Bien souvent ces histoires qu’on nous raconte sont transformées pour pouvoir mieux les banaliser, faire croire que c’est normal. Un exemple me vient à l’esprit : le devoir conjugal. On a fait croire pendant des décennies, des siècles aux femmes que coucher, assouvir toutes les envies de leur mari faisaient partie du contrat de mariage. C’était un devoir même si l’épouse n’en avait pas envie ou avait mal … on ne lui demandait pas son avis. Ce n’est ni plus ni moins qu’ une autorisation au viol conjugal.
C’est sûr que c’est plus « sympa » de parler de devoir conjugal que de viol conjugal.Fort heureusement on en est un peu loin de tout ça grâce à l’éducation…et encore

Il y a quelques temps je discutais avec ma mère à propos de la nouvelles génération de parents et entre autre des mères. Certain(e)s diront que je n’ai aucune légitimité vu que je ne suis pas moi-même mère. Bref j’ai quand même un cerveau et je réfléchis.J’ai un regard extérieur.
Pourquoi pendant longtemps on a enjolivé la grossesse et l’accouchement ? Est-ce qu’on avait peur que les gens ne se reproduisent plus ? C’est sûr qu’il n’y a rien d’excitant dans le fait de savoir qu’on va avoir des nausées, qu’on va avoir des vergetures, que notre corps va changer même après l’accouchement. Il n’y a rien de fun lors de l’accouchement dans le fait se chier dessus, à se retrouver couper en deux par une déchirure ou une épisiotomie, à ce qu’une sage-femme aille chercher avec sa main votre bébé dans votre intérieur… On en parle du post-partum, des nuits difficiles, de la non livraison du mode emploi du bébé, des disputes due couple, du père qui panique et qui se barre…
Non rien de glamour dans tout ça et pourtant c’est la réalité et ce n’est que des trucs soft qui m’ont traversé l’esprit .

La maladie, le handicap là encore rien de bien réjouissant et pourtant c’est une réalité.
Lors d’un cancer et d’un traitement par chimiothérapie on perd ses cheveux, on grossit. On change tout simplement physiquement et psychologiquement.
Le handicap ça fait peur, parce que c’est une trop grande différence visible. On ne sait pas comment la personne en face de nous va agir, réagir. Et si c’étaient nos propres limites qui nous freinaient face à l’inconnu ?
Heureusement il y a de plus en plus de communication autour de la santé physique et mentale, et qu’hélas concernant la maladie on y est de plus en plus confronté à celle-ci. Les langues se délient car il n’y a aucune honte à être malade ou à être handicapé, ou avoir membre de sa famille malade ou handicapé. Ce n’est pas contagieux ou une malédiction.
Même concernant la maternité et ses maux ou encore le droit des femmes , beaucoup de communication positive est faite. Même si en parallèle certains droits sont remis en cause.

Je crois quand même que les histoires modernes qu’on se raconte et qui me paraissent des plus énormes et dommageables d’une certaine façon passent par les réseaux sociaux.
Ça reprend globalement les exemples précédents où des images parfaites sont véhiculées de la vie de couple, de la maternité, de comment réussir sa vie sans efforts (apparents)… Tout paraît tellement, spontané, naturel alors que c’est faux pour obtenir un rendu aussi flatteur qui fait rêver il y a du travail derrière de scénario, de mise en scène et de montage. Ce n’est pas la vraie vie.
Cela permet aussi de transmettre des messages plus hallucinants les uns que les autres. Avec le covid19, une nouvelle génération de complotistes est née ou du moins est sortie de l’ombre, faisant des émules de toutes sortes : anti-vaccins, platiste ( ceux qui croient que la terre plate), ceux qui croient que les gouvernements sont satanistes,… L’enrôlement des jeunes dans des combats qui à la base ne sont pas les leurs, est bien facilité par les réseauxsociaux qui leurs racontent de belles fables.
Les réseaux sociaux ont aussi l’art de vous faire croire que vous arriverez à tout faire. Non ce n’est encore pas possible, parce que les moyens financiers ne sont pas les mêmes, géographiquement ce n’est pas possible, parce qu’on n’a pas l’équipement requis ou encore les compétences, parce que physiquement on est trop différent… et encore une fois parce que c’est une mise en scène.
Le problème c’est qu’ils touchent un large public, souvent jeune, crédule et surtout en flux continue, d’autant que les algorithmes nous inondent de contenus qu’on a tendance à consulter. C’est un cercle vicieux.

Les réseaux sociaux permettent aussi d’apporter de la visibilité à tous ceux qui sont restés dans l’ombre et qui ont un message à faire passer comme justement pour les personnes qui souffrent d’un handicap visible ou invisible ( comme moi).

Résultats des courses avec ces belles histoires qu’on nous raconte lorsqu’on les compare à la réalité, à notre réalité ben on voit le décalage. Un trou intersidéral même parfois entre les efforts fournis et l’issue obtenue et ce que je peux voir sur les réseaux sociaux.
Pour les personnes les plus fragiles un sentiment d’anormalité peut émerger comme pour une jeune maman qui se sent impuissante face aux pleurs de son bébé ou encore un jeune homme qui a une pilosité qui ne correspond aux critères du moment.
De la souffrance peut surgir de ne pas ressembler aux images qui nous inondent parce qu’on ne réussi pas le dernier type de gâteau à la mode ou qu’on ne ressemble pas à ces modèles, qui encore une fois utilises des filtres, connaissent les pauses à prendre pour paraître plus grandes, plus minces, ou encore utilise photoshop. Ces derniers sentiments peuvent conduire à l’isolement.
Les réseaux sociaux ont tendance aussi à déformer non seulement l’image de soi(de ce qu’on pense qu’elle devrait être) mais aussi à déformer celle des autres, ce qu’on pense qu’elle doit être et les relations que l’on doit avoir à l’autre ( exemple la pornographie ).
Sans oublier que l’accès généralisé à un médias facile conduit et « vulgarise » le harcèlement, scolaire entre autre. Il est hélas plus aisé aujourd’hui de stigmatiser une personne et de diffuser à grande échelle une image dégradée, dégradante de celle-ci. Mais il faudrait m’expliquer en quoi est-ce une gloire de diffuser des images d’une personne qu’on humilie, bat ou viole ? Sans parler que c’est débile de se mettre en avant pour des faits condamnables.
Et phénomène aussi bien prenant, c’est qu’à travers les réseaux sociaux beaucoup de jeunes vont s’informer, se cultiver, s’éduquer, en ayant aucun autre angle de vue. Les adultes vont s’abreuver d’informations qui vont renforcer leurs croyance même si celles-ci sont infondées.

De plus en plus de contrôles ( autant que ce soit possible dans cette gigantesque toile ) sont réalisées. Des personnes compétentes comme des enseignants ou des scientifiques utilisent ces mêmes modes de communication et de transmission pour redonner un peu de réalité et du concret.

J’en viens à me demander pourquoi on a souvent eu besoin d’édulcorer la réalité. Est-ce qu’on est si fragile pour affronter la réalité ? Pour des enfants je comprends, certaines choses sont trop dures pour eux, mais nous adultes. Je me demande quelles sont les vraies peurs qui se cachent derrière ?

D’autant que finalement le mensonge si doux et réconfortant ne fait qu’empirer la réalité de la vie . Si on était vraiment préparer, ça serait moins compliqué il me semble.

Cette publication a un commentaire

  1. Oh que oui la nature humaine peut être terrible. J’ai le récit d’un exemple effarant il y a 48h de ce qu’il peut y avoir de pire dans l’humain : la personne toxique par excellence

Laisser un commentaire