Ce dont je vais parler aujourd’hui est un sujet que j’ai en tête depuis un bon moment. Sujet encore difficile à aborder pour moi, celui de la maternité.

C’est un long parcours dans ma vie de femme, entre la période où je n’étais pas prête, j’avais d’autre en tête, la première fois où j’ai été amoureuse et que l’envie a commencé à germer et l’annonce de l’endométriose et puis celle de la spondylarthrite ankylosante.

Lorsque j’étais jeune, je n’avais pas en tête de devenir maman. Je savais que ça viendrais un jour. Mais j’ai fini mes études à 22/23 ans, j’ai bossé de suite et j’avais encore envie de profiter de ma vie presque encore étudiante marseillaise. A 25 ans j’ai pris mon commerce, ce n’était pas le moment idéal pour entreprendre une grossesse. La personne avec qui j’étais à l’époque était déjà limite un enfant à charge. D’ailleurs étant de plus en plus occupée, ayant de plus en plus de responsabilité alors que de son côté sa vie professionnelle n’était pas satisfaisante, j’ai eu droit à de plus en plus de reproches. Ça a fini par avoir raison de notre relation. C’est vrai que cette aventure professionnelle était très énergivore, passionnante et me prenait énormément de temps. Je gagnais bien ma vie, on n’a rien sans rien. J’ai eu plusieurs relation par la suite plus ou moins longues mais jamais assez pour envisager un avenir. Pour certains il n’était question que d’aventure, pour d’autres ils avaient un certains complexe parce que je gagnais mieux ma vie qu’eux, pour d’autres mon indépendance/autonomie les déranger. Ils avaient du mal à trouver leur place. Le fait d’avoir aucune prise ou moyen de « pression » sur moi étant aussi ennuyeux.
Il n’y a qu’un peu avant mes 30 ansje suis tombée amoureuse et où j’ai eu une première envie d’enfant. Mais cette relation était à distance et n’a pas assez durée. Celles qui ont suivi n’ont guère été plus satisfaisantes d’autant que je m‘étais encore plus plongé dans le travail.
Toutes ces années où j’ai toujours été prudente pour éviter toutes IST et quand même de tomber enceinte alors que je ne sentais pas que c’était la bonne, qu’elle même de désirait pas d’enfant, … il y a eu quand même quelques fois où j’aurais pu tomber enceinte. Et rien. Ça aurait pu me mettre la puce à l’oreille en plus de tous les symptômes que j’avais depuis mon enfance.

Lorsque le diagnostic de l’endométriose est tombée, j’avais 35 ans et je venais de faire un burn-out total, j’étais célibataire et tout c’est écroulé autour de moi. Je n’ai pas compris comment en étant suivi gynécologiquement depuis que j’étais jeune, avec tous les symptômes que je présentais depuis ma puberté, on ne m’avait pas parlé de l’endométriose avant et fait ce qu’il y avait à faire.
Je passerai toute la période où j’ai été en ménopause artificielle qui a été catastrophique, les différents médecins spécialistes de la fertilités que j’ai rencontré qui soit pensé à leur porte-feuille soit m’ont complètement démoralisée. J’en ai déjà parlé dans d’autres publications.
Deux après, mon état de santé continuant à se dégrader, après examens, le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante tombe avec la mise en place d’un traitement lourd et difficilement compatible avec une grossesse : une biothérapie. Re-claque.
Effectivement ce traitement rapidement m’a soulagé et re-permis de bouger plus. Mais le problème des maladies inflammatoires chroniques dégénératives c’est qu’elles restent douloureuses et engendre une fatigue chronique. Les traitements usent aussi l’organisme.
Pour mon endométriose, j’ai fini par être opérée et avoir un nouveau traitement hormonal qui m’apporte beaucoup de soulagement et d’apaisement mais là encore avec des effets secondaires.

Tout au long de ces années, avant, après diagnostic j’ai toujours été partagée entre mon désir de devenir mère et ma raison qui me disait que j’avais peu de temps à lui consacrer, qu’il faudrait que je change de travail ou travail moins. J’ai même prête à faire un enfant seule.
Après ça a été mon manque de force, d’énergie. Je trouvais ça irresponsable d’avoir un enfant si pendant une semaine par exemple je ne pouvais pas me lever. Même si je sais que je peux compter sur mon entourage.
Tomber enceinte a commencer à me faire « peur ». D’un côté j’étais tiraillé parce qu’il aurait fallu que je stoppe mes traitement des mois avant d’envisager une grossesse avec le retour de tous mes symptômes, de la douleur, de la fatigue…De l’autre côté je tentais une grossesse avec mes traitements avec des risques pour le fœtus. Avec la grosse qualité de mes gènes à la base, je n’avais pas envie de prendre de risque.

Le temps a passé, ma santé se dégrade toujours un peu plus, certainement plus lentement que si je n’étais pas sous traitements mais c’est une réalité. Je vieillis aussi. Ma gynéco m’avait même proposé si j’étais prête à faire PMA il y a un peu plus d’un an. Même l’adoption ne me semble plus envisageable.Avoir un enfant là, la quarantaine passée c’est avoir un ado à la retraite sans savoir comment d’ici là mes revenus vont évoluer ( c’est un paramètre à prendre en compte), comment mon énergie va évoluer, comment ma mobilité va évoluer, comment au niveau cognitif je vais évoluer…Je ne veux pas devenir un boulet pour un jeune enfant ou jeune adulte.

Tout ce temps à réfléchir, à monter, à descendre a fini par m’aider à faire mon deuil d’être mère. Je suis en phase d’acceptation. C’est non sans larmes que je l’écris parce que ce deuil n’est pas encore complètement fini. Mais je tiens le bon bout. Il arrivera un moment où ça ne sera plus un sujet sensible.
Tout mon parcours, ma réflexion, mes décisions me sont propres. Je ne jette pas la pierre ni à celles qui n’ont jamais voulu d’enfant ni à celles ont tenté le tout pour le tout. Nous avons toutes des problématiques similaires avec l’endométriose mais des parcours de vie différents.

J’ai décidé de me concentrer sur moi, mon bien-être, cultiver mon environnement de façon les plus positif possible et être là pour les autres, bienveillante, attentionnée. Je vis pour moi.

Et toi, où en es-tu avec ta ou tes pathologies et ton désir d’enfant ?

Cet article a 2 commentaires

  1. Careddu

    Quel article émouvant… tant de douleurs… physiques et psychiques… j’ai connu ce désir d’enfant… la souffrance de ce désir… j’ai eu la chance infinie d’avoir ma fille et je compatis de tout mon cœur pour toutes les personnes qui auraient aimé être parent mais pour qui la vie en a décidé autrement… c’est une souffrance…

    1. Et tu as une fille tellement gentille, mignonne , bosseuse. C’est une belle réussite dont tu peux être fière.

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