endométriose

Qu’est-que l’endométriose?

L’endométriose est une maladie complexe qui peut récidiver dans certains cas et générer des douleurs chroniques

L’endométriose est une maladie longtemps ignorée, parfois très difficile à vivre au quotidien, difficile à diagnostiquer. Elle se définit comme la présence en dehors de la cavité utérine de tissu semblable à l’endomètre qui subira, lors de chacun des cycles menstruels ultérieurs, l’influence des modifications hormonales. Si la physiopathologie de l’endométriose n’est pas univoque et fait intervenir de nombreuses hypothèses :

-métaplasie

  • induction
  • métastatique
  • immunologique
  • génétique
  • épigénique et environnementale
  • cellules souches… Il est épineux de comprendre cette maladie sans prendre en compte la théorie de la régurgitation dite « théorie de l’implantation ». Lors des règles , sous l’effet des contractions utérines, une partie du sang est régurgité dans les trompes pour arriver dans la cavité abdomino-pelvienne.

Ce sang contient des cellules d’endomètre, des fragments de muqueuse utérine, qui, au lieu d’être détruits par le système immunitaire, vont s’implanter puis, sous l’effet des stimulations hormonales ultérieures, proliférer sur les organes de voisinage :

-péritoine

  • ovaire
  • trompe
  • intestin
  • vessie
  • uretère
  • diaphragme…

L’endométriose est ainsi responsable de douleurs pelviennes invalidantes et aussi d’infertilité. Ces symptômes ont un impact majeur sur la qualité de vie des personnes atteintes avec un retentissement majeur sur leur vie personnelle et conjugale mais également professionnelle et sociale

Extrait de l’introduction du Professeur Charles Chapron dans Les idées reçues sur l’endométriose – Février 2020 – Editions le Cavalier bleu.

L’endométriose est une maladie complexe

L’habitude est de dire qu’il n’y a pas une mais “des” endométrioses car cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une femme à l’autre… Il n’existe pas de certitudes concernant l’endométriose si ce n’est qu’elle revêt différentes formes à différents endroits selon différentes proportions d’une femme à l’autre.

Les médecins se veulent rassurants : dans 1/3 des cas, l’endométriose ne se développe pas, stagne, voire régresse grâce au traitement médical ou chirurgical ,ou de façon spontanée, notamment pour les formes superficielles. Cependant, on sait aussi que certaines endométrioses vont évoluer vers des formes sévères dont la prise en charge est complexe et relève de la multidisciplinarité. C’est là tout l’intérêt d’un diagnostic le plus précoce possible, pour éviter une potentielle aggravation des symptômes et une détérioration de la qualité de vie.

Les types d’endométriose

Aujourd’hui on ne classifie plus les endométrioses en “stades” I – II – III – IV. On parle désormais de 3 types d’endométriose. Voici les définitions issues des Recommandations pour la pratique clinique de l’endométriose (RPC endométriose) publiées par la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) en 2018 :

– l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui désigne la présence d’implants
d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,

– l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat,

– l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et au delà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.

Rappelons qu’il n’y a pas de corrélation entre l’intensité de la douleur ou le type d’endométriose et qu’une endométriose superficielle peut être très douloureuse en raison de la présence de nombreux nerfs.

Qui est-ce qui est concerné par l’endométriose?

L’endométriose touche 1 femme sur 10, en âge de procréer.

Toutes les femmes réglées peuvent être sujettes. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir de très jeunes femmes atteintes par cette maladie. Et lorsqu’on les interroge, la plupart des femmes atteintes sévèrement par cette maladie se plaignent d’avoir souffert depuis la puberté de douleurs gynécologiques violentes sans que le médecin ait évoqué une possible endométriose. La ménopause ou l’ hystérectomie et ovariectomie n’empêchent pas certaines femmes à continuer de souffrir d’endométriose.

Aujourd’hui, l’endométriose est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept années, durant lesquelles la maladie a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes. Les médecins spécialistes de l’endométriose s’accordent à dire que la maladie toucherait 1 femme sur 10. Ce chiffre concerne les femmes pour qui le diagnostic a été posé. Il est donc probable que l’endométriose touche plus de femmes encore.

Et les adolescentes ?

« Parce que dans l’inconscient collectif, il est normal que les femmes souffrent pendant leurs règles, et parce que la douleur des très jeunes femmes est plus rarement prise en compte, on considère que seules les femmes adultes sont concernées par l’endométriose. Pourtant…
Plusieurs études ont mis en évidence une fréquence élevée de l’endométriose (jusqu’à 50 %), lors de coelioscopies réalisées chez des adolescentes pour des
douleurs sévères (douleurs de règles, troubles digestifs ou urinaires et, une fois sur deux, des douleurs continues en dehors des règles). »

Extrait de « l’endométriose ne touche que les femmes adultes », Pr Michel Canis, CHU de Clermont-Ferrand, Les idées reçues sur l’endométriose – Février 2020 – Editions Cavalier bleu.
Source EndoFrance https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/qu-est-ce-que-l-endometriose/