
Je ne sais pas vous mais comme bon enfant de mes parents, je n’aime pas leur ressembler parce que je suis moi. Et pourtant je suis moi parce que je suis un mélange d’eux.
D’un point de vue physique il est impossible de nier que ma mère est ma mère, plus les années passent plus je lui ressemble physiquement et c’est encore plus flagrant que je ressemble à ma grand-mère maternelle. Du côté de mon père, j’ai pris la couleur de ses yeux, verts d’eau qui tirent sur le gris avec l’âge. C’est ma grand-mère maternelle qui avait ces beaux yeux. J’ai pris aussi la petite taille bien méditerranéenne du côté paternel…je suis juste restée bloquée deux générations plus tôt. Auprès de mes grands-tantes, grands oncles et grands cousins/cousines de cette partie de ma famille je passe crème !!!! J’ai une taille normale. Pour la blague lorsque je suis allée au Mexique, je me suis sentie un peu chez moi, les descendants des amérindiens ne sont pas très grands. L’eau est tellement calcaire que l’ossification se fait rapidement et ralenti la croissance. C’est l’explication qu’on m’a donné.
Pour en revenir à ce que j’ai en commun avec mes parents, c’est aussi le caractère. J’ai pris beaucoup plus la caractère de mon père, tranquille, réfléchi, posé, la patience et le côté un peu fantaisiste du côté de mon grand-père maternel. On aime beaucoup de choses en commun avec mon père comme le jardin, la nature, tout ce qui est manuel. Par contre en vieillissant je m’aperçois que je commence à dire ou à faire des trucs que je reprochais à ma mère.
On ne peut pas lutter contre notre hérédité. Et j’imagine à quel point ça doit être encore plus compliqué pour un(e) enfant adopté(e) de pas savoir de qui il ou elle tient telle ou telle chose, tel ou tel caractère même si dans notre construction une part du milieu dans lequel on évolue entre en jeu.
Certaines choses sont plus compliquées à recevoir en héritage comme une réputation, un nom, des dettes, la violence, l’alcoolisme, et que sais-je encore. Dans mon cas ce sont mes pathologies diverses et variées qui sont un peu difficiles à gérer par moment. Même si comme je l’ai déjà écrit, j’ai des problèmes de santé depuis ma naissance et c’est ma norme. Mais parfois même si j’arrive à vivre avec, même je suis bienveillante et patiente envers moi-même autant que possible, je m’entoure de personnes positives et qui me comprennent, ça arrive que ce soit pénible. En ce moment par exemple, enfin depuis fin janvier, je cumule les grosses crèves ainsi que Madame covid19 et franchement je suis très fatiguée. La spondylarthrite ankylosante et l’endométriose sont des maladies qui induisent une fatigue chronique, alors lorsqu’un grain de sable se met au milieu, c’est un festival. Je suis fatiguée d’être fatiguée.
Ces deux pathologies ainsi que la dysplasie bilatérale,ma déficience en hormone de croissance viennent d’un côté ou de l’autre voir des deux côtés de mes parents. Pour l’endométriose, ce ne sont que des suppositions étant donné qu’elle est véritablement diagnostiquée que depuis peu. Manque de bol, j’ai eu droit à un combo.
Il y a pas si longtemps que ça j’ai entendu parlé d’épigénétique. Sa définition est : « science qui étudie l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes » Le Robert. L’épigénétique est la discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l’expression des gènes sans en changer la séquence nucléotidique.
Dans l’émission que j’avais vu, il parlait d’une étude où il avait noté que les petits-enfants de personnes ayant manqué de nourriture sur un long terme, comme durant une guerre, avaient tendance à être obèses. Comme si ce traumatisme avait modifié un ou plusieurs gènes pour compenser ce manque. Après au sein de nos gènes un tas d’information sont stockées, elles s’expriment ou elle ne s’expriment pas. Parfois ça saute des générations.
Je trouva ça intéressant de savoir ce qui aurait pu faire que tel ou tel gène finalement rende telle ou telle caractéristique, surtout dans le cas de la maladie physique ou mentale, les maladies graves voir rares.
Si il est bien (ou pas) de connaître et de se reconnaître dans nos parents, géniteurs et aïeux, ce sentiment d’appartenance nous permet de bien nous ancrer, de forger nos racines bien planter dans le sol.
Au delà de cet équilibre par l’ancrage, ce qui me semble encore plus important c’est de savoir ce qu’on fait de cet(te) hérédité/héritage. Bien sûr que pas tout le monde a pas grandi et ou vécu dans un milieu sécuritaire,sain et équilibré. Quand bien même tout à chacun reste libre, décisionnaire de ce qu’il va faire avec ce qu’il a reçu de positif comme négatif pour s’élever, pousser vers le ciel. Plus que jamais je ne cesserai de dire d’écrire que nous sommes acteurs de notre vie. Rester une victime, c’est accepter qu’autrui dirige notre vie de quelconque façon.
Il est bien entendu pas évident de suivre ce chemin, ça demande du travail sur soi, d’être capable de prendre du recul.
Ça rejoint ma précédente publication sur la connaissance de soi. Bien se connaître en comprenant aussi notre part d’hérédité, nous permet d’avancer dans notre vie, de trouver notre chemin sans forcement suivre les traces de nos prédécesseurs si ça ne nous rend pas heureux. Il est important pour notre équilibre et notre santé mentale et physique d’aller où on est le mieux.
Pour finir je dirais que 1+1=1. La somme de nos parents,individus uniques, donnent un individu unique. On a tendance à oublier cet unicité parce qu’on ressemble à untel, parce qu’on vit dans une société qui prône l’uniformité… Moi-même la première j’ai toujours eu le sentiment d’être une extra-terrestre au sein de ma famille, de toute petite, ce qui m’a parfois donné le sentiment de ne pas être à ma place. Aujourd’hui je suis fière d’être cet extra-terrestre parce qu’il me correspond et en plus il a fait sa place au sein de cette famille qui m’aime et que j’aime, et au sein de la société.
Trouvez ce qui fait de vous un être unique et soyez en fier !
Qu’avez-vous décidé de faire avec ce que vous avez hérité ?
On ne maîtrise pas ses gênes… les ressemblances flatteuses ou tragiques avec nos parents… ça peut être ravageur parfois… c’est une loterie… 🤞🤞🤞🤞
Oui…mais à nous d’en sortir le meilleur