On s’est déjà tous retrouvé face à des personnes toujours souriantes ou lors d’obsèques face à d’autres en deuil qui pleurent. Ce sont des situations du quotidien.
Sommes-nous sûrs que ces personnes nous renvoient leur véritable état émotionnel, physique ou encore psychique ?
En effet, il y a une chose que j’ai compris depuis que je fais du coaching c’est que tous autant que nous sommes, nous sommes doués pour faire voir ce qu’on a envie que les autres voient, ou encore pour correspondre à ce qu’on attend de nous. C’est peut-être encore plus vraies chez les personnes atteintes de troubles psychiques.
Je me suis rendue compte par exemple que lors d’obsèques une personne pleurait à chaudes larmes. Connaissant la maltraitance subit durant son enfance par le défunt et après avoir échangé quelques mots avec celle-ci, que ce n’est pas temps sur le disparu que cette personne pleurait mais sur elle-même et ce vide d’explication de la violence.
Pour l’assemblée présente l’illusion y était.
Combien de scènes avons-nous vécues du même genre sans nous en rendre compte ?
Qui a en même temps envie de voir plus loin que le bout de son nez ? Bien souvent on se satisfait de ce que l’on nous donnes à voir.
Dans certains cas un peu extrême, certaines personnes remanient, transforment la réalité, les événements pour les rendre plus convenables, plus acceptables pour elles-même et pour les autres. La douleur, la honte, l’inacceptabilité de la violence verbal, physique,psychique conduisent souvent à ce mode de défense qui consiste à mentir simplement. Cette fausse réalité étant plus acceptable pour celui ou celle qui l’a créée est vraie et devient la vérité pour tous.
Moi, la première, les personnes qui me rencontrent la première fois me trouvent souriante, dynamique, un peu fofolle et sont très surprises d’apprendre que je sois atteinte de deux maladies invalidantes, que certains jours je ne puisse même pas sortir de chez moi et que j’ai douleurs quotidiennes plus ou moins fortes.
C’est un choix de ma part, une philosophie de vie, de préférer sourire que de faire la tête. Je ne pense pas que de verser du côté obscur fera avancer le schmilblick. Je suis toujours un peu dans l’auto-suggestion et la méthode Coué. Il n’y aucune volonté de ma part de manipulation ou de cacher quoique ce soit à autrui.
Après lorsque je suis vraiment pas bien, je reste chez moi et c’est silence radio. Je pars du principe que tout à chacun à son lot de problèmes et que ce n’est pas la peine de leur rajouter les miens d’autant que je les connais et sais comment les gérer.
J’avoue que par contre ça fait deux mois que je me lève avec le dos bloqué, toujours cette douleur au ventre (vivement l’IRM du 11 août…) et que ça me fatigue physiquement et que ça me tape sur le système. Aussi il y a quelques jours j’ai pété une durite après quelqu’un qui avait un comportement trop familier avec moi, une personne que j’estime peu. Autant dire que la coach était à la niche et que Céline l’impulsive était aux commandes !!! Pas de faux-semblant dans ce cas là, nature peinture. Ce n’est pas mieux non plus, ça ne se fait pas de s’énerver après les autres même si j’avouerai que certain(e)s le méritent et que ça fait du bien. La fatigue et l’énervement font baisser mon seuil de tolérance. Mea culpa.
On nous apprend socialement à jouer un rôle parfait aux yeux d’autrui, sans débords, lisse. Il y a un bon côté à être dans son rôle, ça nous permet d’avoir un cadre vis-à-vis d’autrui mais d’un autre côté ça nous éloigne de nous, de nos émotions. Il serait tellement mieux de pouvoir se laisser à la bienveillance d’autrui et à être bienveillant.
Certaines fois, il faut admettre qu’on se sent obligé de donner le change parce que nous avons des personnes malsaines ou malveillantes qui n’attendent que ça de connaître vos malheurs pour s’en nourrir.
J’ai envie de dire pour conclure, un peu comme toujours il faut trouver le juste milieu dans cet arrangement avec le « vrai » que je mets entre guillemets, parce que nous avons tout à chacun une version de la vérité. Ayant tous des filtres différents nous retenons, transformons toujours un peu nos souvenirs, notre vécu même présent.
Plus que jamais je prônerai la bienveillance et l’empathie lorsqu’on se retrouve face une personne dont on sent, sait qu’elle donne une image qui n’est pas ce qu’elle est. Lorsque celle-ci transforme les événements, c’est un mode de défense, de protection pour (sur)vivre au quotidien. Garder une certaine part de recul voir s’éloigner, parce que certaines personnes versent complètement dans la mythomanie. Il faut aussi se préserver de relations qui peuvent à ce moment là devenir toxiques.
Et toi, es tu le roi ou la reine de l’illusion ?
L’illusion nous cache… nous protège… nous fait vivre de manière plus civilisée… plus polie ou limpide… mais il ne faut pas s’y perdre !!! Rester soi même est tellement important…
C’est parfois difficile dans ce monde du paraître de rester soi-même et fidèle à ses valeurs