Il y a quelques temps, la publication facebook d’une personne que je suis m’a fait tiquer.
Elle a fait une publication sur la nouvelle version Disney de la Petite Sirène, Ariel, qui est aujourd’hui noire, avec deux images collées de l’Ariel blanche aux cheveux rouges et de l’Ariel noire aux cheveux crépus. Son commentaire pour illustrer ses images : « Adaptation de de la petite sirène en film : Purée depuis qu’elle a quitté les profondeurs de l’océan pour rejoindre la terre ferme elle a abusé de la bronzette😅😂 . J’ai mis un petit moment avant d’écrire quoique ce soit mais j’ai fini par lui faire remarquer que son commentaire me semblait un peu raciste et que l’inclusivité lui semblait une notion étrangère.
Elle s’est évidemment insurgée étant elle-même d’origine asiatique, ses petites-filles métisses, son ex-mari japonais. S’en est suivi des échanges houleux, vains où j’ai fini par les laisser (parce qu’après il y en avait plusieurs qui défendaient le fait que Ariel était blanche aux cheveux rouges et c’est tout) en indiquant que j’arrêtais là de faire ma Don Quichotte (référence non comprise).
Ce n’est pas parce qu’on des origines non occidentale ou encore qu’on ne sent pas raciste, qu’on fréquente des personnes d’origines étrangères qu’on ne peut avoir des propos racistes. C’est ce qu’on appelle du racisme ordinaire. Sans qu’on s’en rende compte parfois dans notre langage courant il y a des expressions racistes. Moi la première, sans le vouloir j’ai blessée une amie noire, en disant je ne sais plus quoi qui pourtant me semblait anodin. Elle me l’a fait remarqué, je l’ai remercié et je me suis excusée. Aujourd’hui, j’essaye toujours au mieux de faire attention à ce que dit pour éviter de blesser autrui.
Une autre personne a commenté que les Disney de notre enfance ne devait pas changer, qu’il avait été aimés tels que. OK, mais la majorité des Disney sont inspirés de contes et légendes existant(e)s, qui ont largement étaient adapté(e)s et réinterprété(e)s par les studios Disney. On parle de personnage de fictions, qui peuvent être adaptés, réinterprétés à volonté. Les personnages de Disney ne respectent pas non plus ceux d’origines.
Si rien n’avait jamais changer aujourd’hui les femmes ne voteraient pas, ne pourraient pas divorcer, ne pourraient avoir de compte bancaire personnel, …
Si on parle de personnages historiques ayant existé, ok je comprends que l’on soit attaché à son aspect ethnique ? Quoique même là au fil de l’histoire certains ont été « blanchis » pour être plus convenable ou servir une cause.
D’autre part pour en revenir à l’inclusivité, on sait qu’il est important, pour le développement de son image de soi et de sa confiance en soi, que les enfants aient des héros, des personnages de fiction (jouets,…) qui leur ressemblent. Hors aujourd’hui, on peut dire que ça bouge mais encore doucement en ce sens. Et là je ne parle plus que d’origine raciale mais également de handicap, d’orientation sexuelle, fille, garçon…
Même si au niveau des médias ça va en ce sens, on peut constater qu’au niveau individuel il y a encore du chemin à faire. Je sais pertinemment qu’il est difficile de remettre en question ses acquis, de remettre en question les émissions que l’on regardait jeunes, pas toujours très politiquement correctes ( racistes, misogynes, exhibitionnistes, …) pourtant aujourd’hui si la majorité ne sont plus à l’antenne c’est qu’il y a une raison.
Je ne veux pas non plus me montrer puritaine mais il y a des limites à ne pas dépasser.
La même qui aimait ses Disney tels qu’ils étaient a intelligemment répondu qu’il y avait quand même Mulan qui était une héroïne asiatique et la Princesse de la Princesse et la grenouille qui était noire. Ah …contre combien de personnages blancs… En fait par son propos j’ai eu le sentiment que les enfants asiatiques et noires devaient déjà être contents d’avoir ses références et s’en satisfaire. Ça me laisse dubitative…
Pour en revenir à la publicatrice initiale, si je suis son cheminement, ses filles, métisses, si demain elles font de la comédie, ne pourront pas jouer tous les rôles qu’elles souhaitent. Par extension, et implicitement c’est aussi leur envoyer le message qu’elles ne pourront pas faire tout ce qu’elles souhaitent dans leur vie parce que se sont des filles, métisses. Pourtant même la grosse institution qu’est le Ballet a réussi à ouvrir ses portes à des danseu(se)rs noires.
Et si Ariel, ou Cendrillon ou la Belle avaient été handicapées… Quoi que de mémoire Ariel était muette sur terre.
Et si elle s’était retrouvé en fauteuil roulant sur Terre et avec sa queue de poisson dans l’océan, est-ce que ça aurait autant choqués, insurgés les gens ?
Je suis d’accord que Disney peut créer de nouveaux personnages répondant « aux nouveaux critères » mais apporter un peu inclusivité dans les classiques ne fait de mal à personnes non plus.
En sachant que les studios Disney n’ont pas toujours été non plus une blanche colombe. Leurs dessins animés ont longtemps largement diffusé l’image du descendant d’esclave hyper typé, lymphatique, la nounou noire, a fait de la propagande anti-communiste… Les studios Disney on va dire, ont suivi l’histoire de leur époque et répondu aux demandes de chaque époque.
Est-ce qu’aujourd’hui au XXI ème siècle on peut leur reprocher d’essayer de faire de l’inclusion ?
Personnellement j’aimerai voir une endogirl ou un spondywarrior comme héros de fiction.
Je sais que parfois je réfléchis peut-être un peu trop et que cette publication qui se voulaient drôle au départ, n’est pas passée. Je sais que tout le monde ne peut pas penser comme moi, tout à chacun à son mode de fonctionnement mais là que des personnes qui plus est plus jeunes que moi, parents pensent encore autant Old school ça me perturbe.
Je comprend que cette nouvelle version de la petite sirène fasse parler, mais à chacun de se poser la question pourquoi cette nouvelle version, qu’est-ce qu’elle va apporter aux enfants ?
Je suis d’autant dans l’incompréhension que c’est un film destiné aux enfants, qui de base n’ont aucun a priori raciaux, mais évidemment ce sont les parents qui décident…
Et toi, penses tu que l’inclusivité envahi trop les médias ?